Le blâme de la victime et la neutralisation de la culpabilité

Pierre Paul Prud'hon Justice And Divine Vengeance Pursuing Crime

Je lisais des biais cognitifs pour aider un ami qui est pris dans certains automatismes et qui voudrait s’en sortir.

En lisant la liste, je suis tombé sur deux biais cognitifs qui me rappellent la trahison, le vol, le détournement de fonds, la copie illégale (Flexer, alors que le produit initial était Flexomatic), l’abus de confiance, l’abus de biens sociaux et d’autres crimes que j’oublie, que geoffrey royer a commis envers moi (et je n’ose imaginé ce qu’il a fait d’autre, à d’autres personnes).

Ces deux biais cognitifs sont :

  • La croyance en un monde juste et une de ses conséquences “la faute de la victime” (aussi appelé “Le blâme de la victime”) : Biais cognitif suivant laquelle on obtient ce qu’on mérite ou mérite ce qu’on obtient. La faute de la victime ou blâmer la victime concerne une ou plusieurs victimes d’un crime, d’un accident ou d’autres types d’incidents entièrement ou partiellement tenues pour responsables de ce qu’elles ont subi. Cette qualification est également appelée double victimisation. On retrouve entre autres le concept en santé et dans certains milieux militants. Le déni de la victime (le report de la faute sur la victime) est l’une des méthodes de la neutralisation de la culpabilité identifiée par la psychologie comportementale et la sociopsychologie de la délinquance
  • La neutralisation de la culpabilité : Série de mécanismes cognitifs de « désengagement moral » par lesquels des individus ou des groupes s’autorisent des actes illégitimes à criminels, en « neutralisant », au moins temporairement, tout ou partie des valeurs morales qui en eux-mêmes leur interdisaient antérieurement, ou leur interdiraient normalement, d’accomplir de tels actes

Ce qui est intéressant, c’est que dans le cadre de la neutralisation de la culpabilité l’individu va avoir un

discours [qui] aide l’individu (ou le groupe) à dissiper, totalement ou partiellement, à ses yeux, une responsabilité pour un comportement déviant, afin qu’il éprouve moins de culpabilité (« Je ne suis pas à blâmer »…) . Ces comportements visent à éviter d’avoir à rendre des comptes embarrassants ou accablants pour l’individu ; et pour cela à éviter l’auto-acceptation de la culpabilité (de la part du coupable)

En termes plus simples, il s’agit de mécanismes psychologiques, plus ou moins conscients, permettant à des individus d’auto-justifier (« rationaliser») des actes répréhensibles. Cette neutralisation permet d’ « éteindre » nos « protestations intérieures », morales ou éthiques, quand on fait, ou qu’on est sur le point point de faire quelque chose que l’on perçoit comme « mal ».

Encore plus simplement, Maruna et Copes (2005) définissent la neutralisation comme « des justifications et des excuses à un comportement déviant ». Le délinquant « neutralise » sa culpabilité de deux grandes manières : en niant ses comportements déviants, et/ou en niant sa responsabilité. Deux principaux types de neutralisations pour un comportement déviant sont nier la déviance de ce comportement déviant (« Ce n’est pas déviant ») et nier sa responsabilité (« Je n’en suis pas responsable »)

Temporellement parlant, ces processus d’auto-justification peuvent intervenir

  1. « a priori » (avant un acte que l’on sait répréhensible ou immoral, inconsciemment, ou en lien avec une préméditation) ;
  2. pendant cet acte ;
  3. « a posteriori » (« rationalisation » après l’acte).

Ces deux types d’attitudes correspondent à des processus mentaux différents, mais reposant sur de mêmes bases.

Selon le sociologue John E. |Hamlin (1988), la neutralisation est souvent présentée comme une cause, un phénomène allégeant les contraintes morales, et donc permettant un comportement délinquant. Mais selon lui, elle ne devrait pas être ainsi présentée (comme mécanisme causal), car « les techniques de neutralisation sont des patterns comportementaux qui sont utilisés avec plus de précision après que le comportement ait été commis, et seulement lorsque ce comportement est remis en question 

Le déni, bien qu’il soit la stratégie a priori la plus « aggravante » devant la justice, les victimes et d’autres tiers, est souvent utilisé. Le déni utilise le mensonge et d’autres techniques de mystification et va jusqu’à l’auto-conviction. Il peut concerner le fait lui-même (la personne peut nier que l’acte ait eu lieu, ou qu’elle y ait participé ou chercher à minimiser sa participation. Le déni peut aussi porter sur les conséquences de l’acte (l’auteur des faits minimise les dommages (Schönbach 1990) ou nie qu’il y ait des dommages (Fooks et al. 2013). Avant ou après le fait délictueux, mésinterpréter les conséquences, les minimiser ou ne pas en tenir compte rend ces conséquences moins réelles qu’elles ne le sont réellement. Le fait lui paraissant moins grave, l’auteur du délit se donne moins de raisons d’activer l’autocensure expliquaient Bandura et ses collègues en 1996. White, Bandura et Bero montraient en 2009 que beaucoup d’agresseurs « neutralisent leur comportement en discréditant toute preuve de préjudice ». Dans ce cas, l’auteur du délit se montre « moins capable de se souvenir des effets néfastes d’un acte ».
[…]
Le déni peut porter sur le comportement ou les intentions de l’auteur, les circonstances ou son impuissance ; il apparaît parfois proche de l’excuse ou de la justification. Pour Von Hippel et Trivers (2011) le déni peut être une tromperie consciente devenant inconsciente car basée sur « des mensonges répétés dans son esprit jusqu’à ce que l’on se convainc de sa vérité ».

Selon eux, l’« auto-tromperie » peut évoluer pour faciliter la tromperie interpersonnelle (tromperie des autres). Ce mécanisme plus ou moins à la fois intrapersonnel et interpersonnel, permet au menteur d’éviter de révéler des indices de tromperie consciente (susceptibles de révéler l’intention trompeuse).

L’auto-tromperie lui évite aussi la charge cognitive coûteuse qui est associée au mensonge conscient, et elle peut minimiser la rétribution si la tromperie était découverte. L’auto-tromperie est un système d’un certain point de vue « auto-amélioratif », qui apporte plus de confiance au trompeur, qui est alors socialement avantagé. Comment le « moi » peut il être alors à la fois le trompeur et le trompé ? peut-on se demander.

Selon Sekib Hippel et Trivers, des dissociations cognitives permettent ce paradoxe, dont en dissociant les souvenirs conscients des souvenirs inconscients, les attitudes conscientes des attitudes inconscientes et des processus automatiques des processus contrôlés.


À titre d’exemple, Cavanagh & al. en 2001 notaient que dans l’arsenal des moyens de neutralisation, l’amnésie sélective est souvent présente chez des hommes violents envers leur partenaire, réduisant ainsi, à leurs yeux, leur violence à une « irréalité »

Bien sûr, toutes les preuves sont disponibles, sur demande. Rien que le fait de chercher Flexomatic (42Hexagons) et Flexer (Rhodatech) sur internet permet de trouver suffisamment de preuves de ce qu’il s’est passé. Mais j’ai beaucoup d’autres documents qui prouvent les malversions.

La vérité éclatera un jour. Je n’abandonnerai jamais.

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